Aide publique au développement : 0,7%, c’est maintenant !
A l’occasion de la sortie de son Rapport annuel sur la Coopération belge au développement, le CNCD-11.11.11 appelle le gouvernement belge à tenir sa promesse et à adopter une trajectoire de croissance linéaire et contraignante pour que l’aide publique au développement (APD) belge atteigne effectivement - et enfin - 0,7% du revenu national brut (RNB) pour 2030 au plus tard. Cette décision doit être mise en œuvre en même temps que le budget 2023, conformément à l’engagement pris en juin dernier.
Ce 21 septembre 2022, le CNCD-11.11.11 faisait sa rentrée politique, à l’occasion de la sortie de son Rapport annuel sur la Coopération belge au développement. A l’heure où le gouvernement belge négocie le budget 2023 et 2024, il est impératif qu’il concrétise l’accord pris par le Conseil des ministres restreint (kern) au mois de juin 2022 : adopter avec le budget 2023 une trajectoire de croissance contraignante pour mener l’aide publique au développement à 0,7% de notre revenu national brut (RNB) au plus tard en 2030. La Belgique est actuellement loin du compte, avec 0,46% du RNB en 2021 ; tous les pays voisins de la Belgique mobilisent une part plus importante de leurs richesses en aide au développement.
Si atteindre l’objectif quantitatif de 0,7 % du RNB consacré à l’aide publique au développement est central, la question de la qualité et de sa cohérence avec d’autres politiques de cette aide l’est tout autant. Ces enjeux sont traités annuellement dans notre Rapport sur la coopération belge.
L’atteinte de l’objectif de 0,7% est plus que jamais nécessaire face à la polycrise qui frappe le monde : pandémie de Covid, dérèglement climatique, guerre en Ukraine, sans compter une crise alimentaire alarmante qui découle des trois précédentes. L’extrême pauvreté a augmenté pour la première fois en 20 ans suite à la pandémie et les inégalités mondiales se sont exacerbées. Ces crises sont liées entre elles et ont des implications dans le monde entier, y compris en Belgique. Et si l’on veut agir pour éviter de telles crises à l’avenir, investir dans la prévention et la résilience pour un monde juste et durable en respectant l’engagement de financer l’aide au développement à hauteur de 0,7% du RNB reste la solution la plus efficace et la moins coûteuse sur le long terme.
Pour Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11, « le gouvernement Vivaldi s’est engagé en juin dernier à atteindre les 0,7% du RNB en aide au développement en 2030, mais cet engagement n’aura de crédit que si le budget est en augmentation dès cette législature. Le dernier conclave budgétaire avant les élections de 2024 est prévu début octobre 2022. Il s’agit de la dernière opportunité pour le gouvernement belge de passer des paroles aux actes en matière de solidarité internationale durant cette législature. C’est pourquoi le gouvernement belge doit adopter dès maintenant une trajectoire contraignante et linéaire de croissance budgétaire de l’aide belge au développement dès les budgets 2023 et 2024. »